Crypto :
« En février 2020, Crypto AG, une entreprise suisse basée dans le canton de Zoug et spécialisée dans les télécommunications et la cryptographie, a été mise en cause par l’affaire Cryptoleaks : la société était devenue propriété de la Central Intelligence Agency (CIA) et du Service fédéral de renseignement ouest-allemand (BND) » (Wikipedia, 2021). Depuis 1970 et pendant une cinquantaine d’années, ces deux services de renseignement ont pu espionner les conversations d’une centaine d’États étrangers grâce à des appareils truqués.
« La CIA et le BND ont notamment pu avoir des informations sur la guerre des Malouines en 1982, le bombardement libyen de la discothèque La Belle à Berlin en 1986 ou encore l’affaire des otages en Iran en 1979 » (Landwehr, 2020).
« Les deux services de renseignement ont acheté l’entreprise zougoise à parts égales en 1970, en passant par une fondation au Liechtenstein. Le BND a quitté l’opération en 1993 mais les États-Unis ont prolongé les écoutes jusqu’en 2018 au moins, selon des recherches conjointes de l’émission de la SRF Rundschau, de ZDF et du Washington Post » (Radio Télévision Suisse, 2020).
Plusieurs conseillers fédéraux et nationaux des années 90, comme Arnold Koller, Jean-Pascal Delamuraz et Flavio Cotti, étaient au courant de cette opération d’espionnage.
Le 2 novembre 2020, la délégation suisse a publié un rapport officiel à propos de cette affaire, « mettant en lumière une collaboration qui a duré plusieurs années entre le service de renseignement extérieur suisse et les services de renseignements américains, et qui visait l’exploitation de faiblesses volontaires des appareils vendus » (Bauer, 2021).
