Dès le 7 juillet 2024, ces boîtes noires seront automatiquement installées dans les nouvelles voitures suisses. Ces appareils enregistrent des données de façon continue, mais celles-ci ne seront sauvegardées qu’en cas de choc conséquent. Elles seront, à ce moment là, enregistrées sur un laps de 30 secondes avant l’accident et 10 secondes après. « « Grâce à cette technologie, nous pouvons analyser et reconstituer bien plus facilement le déroulement d’un accident pour pouvoir dire s’il s’agit d’une erreur humaine ou d’un défaut technique », résume Martial Giobellina, ingénieur au Dynamic Test Center à Vauffelin, dans le Jura bernois. » (Mérillat, 2021).

Les boîtes noires peuvent être divisées en deux groupes :

• L’enregistreur permanent de données (trajets), utilisé par les assurances pour calculer, grâce au profil de conduite, un modèle de prime exacte
• L’enregistreur de données d’accident, servant uniquement à l’analyse d’accident, qui deviendra obligatoire dès 2024

Enregistreur permanent de données
AXA Winterthur offre aux conducteurs âgés de 18 à 25 ans, pour toute souscription d’une assurance automobile, un appareil nommé le « Drive Recorder ». Celui-ci enregistre en continu le style de conduite, c’est-à-dire les accélérations, les freinages, les conduites à risques dans les virages etc. Toutes ces données sont envoyées par un réseau de téléphonie mobile à une centrale. Les personnes assurées peuvent consulter leurs données en ligne afin de se faire leur propre évaluation. La compagnie d’assurance espère ainsi voir le groupe de conducteurs dangereux diminuer ses comportements à risques.

« Les jeunes conducteurs qui font monter cette boîte aussi grande qu’un smartphone bénéficient dès le départ d’un rabais sur la prime de 20%. Si, après une durée contractuelle d’1 an, le conducteur a une conduite prudente et respectueuse des autres usagers, la réduction peut atteindre 25%. Par contre, si sa conduite s’est révélée dangereuse, la réduction ne sera plus que de 15%. L’enregistrement des données est uniquement lié à la voiture, et non au conducteur – le boîtier enregistre les données du comportement routier, et non celles du conducteur. Grâce à la localisation GPS, le Drive Recorder peut aider, en cas de vol de voiture, à retrouver la voiture. » (TCS, 2016).

Enregistreur de données d’accident
L’enregistreur de données d’accident n’enregistre les données que pendant une courte période déterminée, avant, pendant et après un accident. L’unique intérêt de cet appareil est l’analyse d’accident afin de générer la transparence en cas d’accidents difficiles à comprendre. Selon l’article 102 de l’Ordonnance concernant les Exigences Techniques requises pour les Véhicules routiers (OETV), les véhicules pourvus de feux bleus et d’un klaxon à deux sons alternés doivent être équipés d’un enregistreur de données. Il coûte environ 1 500 francs et sa pose est compliquée.

Voici les principales caractéristiques de l’enregistreur de données d’accident :

• « Enregistrement des accélérations longitudinales et transversales, de la vitesse, des clignotants, de l’éclairage, du freinage
• Mémorisation limitée dans le temps, seulement 30 secondes avant et 10 secondes après l’accident
• Jusqu’à 1 000 informations par seconde, possibilité d’analyser l’accident très précisément
• Coûte cher, environ 1500 francs
• N’est pas autonome techniquement, nécessite une connexion avec l’électronique de la voiture, ce qui est de plus en plus difficile, car les systèmes sont de plus en plus complexes » (TCS, 2016).

• Crashrecorder

Le Crashrecorder est un produit des compagnies d’assurances AXA Winterthur ou Allianz Suisse. C’est une version simplifiée de l’enregistreur de données d’accident qui est autonome, c’est-à-dire qu’il ne nécessite pas une connexion avec l’électronique de la voiture. « Par conséquent, seuls 3 signaux sont mémorisés : la décélération et l’accélération transversales, longitudinales et verticales. Cela permet également de calculer la vitesse. Selon les experts d’analyse d’accident, ces informations suffisent déjà dans de nombreux cas. Au contraire d’un conventionnel enregistreur de données d’accident, il n’est pas possible de déterminer si une partie impliquée dans l’accident a, par exemple, actionné le clignotant ou enclenché les feux. Le Crashrecorder coûte 150 francs, c’est-à-dire un dixième du prix d’un enregistreur de données d’accident. AXA Winterthur offre aux jeunes conducteurs de 18 à 25 ans un rabais de 15% sur la prime d’assurance automobile si leur véhicule est équipé d’un Crashrecorder. » (TCS, 2016).

Protection des données
« En principe, la question de la protection des données se pose pour chaque enregistreur de données. En Suisse, la loi autorise la monte volontaire d’appareils enregistreurs de données dans les voitures de tourisme, qu’ils soient utilisés pour le calcul d’une prime d’assurance basée sur le mode de conduite (mémorisation permanente) ou qu’ils soient utilisés pour la transparence dans le cadre d’une analyse d’accident (mémorisation uniquement en cas d’accident). Les données recueillies ne doivent être destinées que pour le but initialement défini. » (TCS, 2016).