Woke :
« Qu’est-ce que la culture « woke » ? Ce mouvement provient des campus américains et reflète un état d’esprit militant pour la protection des minorités. Cet état d’esprit s’est répandu en Europe et a pour but de lutter contre les injustices et les inégalités. » (Corbin, 2021).
Woke (éveillé) signifie être conscient des problèmes en lien avec la justice sociale et l’égalité raciale. Le terme « woke » est apparu pour la première fois lors des campagnes électorales pour l’élection présidentielle d’Abraham Lincoln en 1860. Ce mot était principalement utilisé par les républicains pour s’opposer à l’esclavage. Ce terme a été largement employé dès 2013, lors des débuts du mouvement Black Lives Matter, comme slogan (stay woke) pour encourager la vigilance face aux discriminations raciales. Ce mouvement militant, aussi appelé « cancel culture », inonde les réseaux sociaux et encourage également le militantisme face aux discriminations vis-à-vis des femmes, de la communauté LGBT, des immigrés et toutes les inégalités sociales en général. Il est largement critiqué, ses opposants trouvent qu’il dresse les différentes races les unes contre les autres, les femmes contre les hommes, les gays contre les hétérosexuels etc. Barack Obama lui-même est méfiant : « Il y a des gens qui pensent que pour changer les choses, il suffit de constamment juger et critiquer les autres. Si je publie un tweet ou un hashtag dénonçant vos mauvaises actions, ou le fait que vous avez utilisé le mauvais mot ou le mauvais verbe, et qu’ensuite je peux me détendre et être fier de moi parce que je suis super woke en vous ayant montré du doigt, ça n’est pas pour autant de l’activisme. Ce n’est pas comme ça qu’on fait changer les choses. Si vous vous contentez de jeter la pierre aux autres (sur les réseaux sociaux notamment), vous n’irez probablement pas très loin ».
Ce mouvement militant est également présent en Suisse. Par exemple, en mars et avril 2021, les rédactions suisses Le Temps et La Liberté ont reçu la visite de groupes militants en colère. Mi-mars, un collectif activiste transgenre s’est rendu dans les locaux lausannois du Temps suite à la publication d’une vidéo dans laquelle l’humoriste Claude-Inga Barbey joue les rôles d’une femme en pleine transition et de sa psychologue dépassée par la situation. En mi-avril, les locaux de La Liberté à Fribourg ont reçu la visite de militants choqués par la publication d’une lettre dans le courrier des lecteurs, dans laquelle un certain Paul C. parle de « jeunes filles en fleur » habillée de façon « provocante ».
