« La Loterie Romande exploitait déjà les courses selon le système du pari mutuel, se souvient Jean-Pierre Kratzer, président de la Fédération suisse des courses de chevaux. L’opérateur reversait une partie de son chiffre d’affaires aux fédérations sportives. Mais pour que ce soit rentable, il faut non seulement proposer des courses régulières aux turfistes, mais aussi élargir le cercle de parieurs. » D’où le rapprochement entre le PMU français et la Loterie Romande, qui aboutit au partenariat signé en 1990. Durant les négociations, le PMU fixe une seule obligation : son antenne suisse devra pratiquer le pari mutuel et faire profiter les organisateurs de courses de ses bénéfices. « C’était le premier accord international sur les paris hippiques, note Jean-Pierre Kratzer. Une révolution! »» (Grandjean, 2016).

Un hippodrome financé par les parieurs
En 1994, le Conseil fédéral procède à la réorganisation du Haras fédéral d’Avenches (Vaud). Il décide de limiter les activités liées à l’élevage et privatise le secteur sportif pour donner naissance à l’Institut Équestre National d’Avenches (IENA). La Confédération met à disposition 142 hectares de terrain pour le projet dont la mission est de créer un champ de courses moderne. Les travaux débutent en 1997 et l’IENA ouvre ses portes en 1999. Sa spécificité réside dans le fait qu’il est financé par une subvention annuelle provenant des bénéfices du PMU romand. Grâce au PMU, l’hippodrome de l’IENA occupe une place influente dans le paysage hippique avec ses 280 courses annuelles et son chiffre d’affaires de plus de 10 millions de francs.

Organisation des paris
En moyenne, 75% des sommes mises en jeu sont reparties entre les vainqueurs. Le reste compose le « revenu brut des jeux ». Si un parieur mise 100 francs, 75 francs sont distribués aux pronostiqueurs gagnants et 25 francs sont versé à l’organisateur des paris. 12.75% des enjeux misés servent à soutenir la filière hippique romande, une petite partie est prélevée afin de couvrir les frais du PMU et le restant est distribué, avec les bénéfices de la Loterie Romande, à des œuvres d’utilité publique. La Loterie Romande soutient chaque année plus de 300 associations et projets dans les domaines du sport, de l’action sociale, de la culture, de l’éducation, de la recherche et de l’environnement en Suisse romande.

« Il appartient à l’Association pour le Développement de l’Élevage et des Courses (ADEC) de redistribuer ce montant aux divers acteurs de la filière, et en particulier aux organisateurs de courses : « Cet argent garnira notamment les enveloppes qui récompenseront les vainqueurs des prochaines manifestations, résume Jean-Pierre Kratzer. Mais il permettra aussi de réaliser les importants investissements qui doivent être concédés pour qu’un hippodrome puisse rester dans le haut du panier. » » (Grandjean, 2016).

Le PMU romand en chiffres

• « 33.4 millions de francs, le revenu brut du PMU romand en 2015
• 75% des enjeux misés sont reversés aux joueurs sous forme de gains
• 12.75% des enjeux misés sont destinés à soutenir la filière hippique
• 50 courses par jour proposées par le PMU romand
• 5 000 paris gagnants chaque jour en Suisse
• 200 points de vente où il est possible de parier en Suisse romande
• 1 079 217 francs, le plus haut jackpot remporté en Suisse depuis 25 ans
• 9 hippodromes en Suisse, dont 2 en Suisse romande : celui d’Avenches et celui, éphémère, de Saignelégier (Jura). » (Grandjean, 2016).

« Parier sur un cheval c’est partager sa destinée le temps d’une course et vibrer avec lui. » (Institut Équestre National Avenches IENA, s. d.).