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Qu'est-ce que SWISS-poc ?

Un glossaire de mots-clés suisses permettant d’inspirer des pays en quête de démocratie.

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De la
démocratie
en Suisse


Vous ne vivez pas en démocratie...
Et vous ne le savez pas...
Parce que vous ne connaissez pas le modèle suisse !

Esclavage :

« La traite des esclaves et le commerce triangulaire ont formé un ensemble complexe incluant l’Europe, l’ensemble du continent américain et l’Afrique noire. Ce système s’est étendu du 16ème siècle jusqu’à la fin du 19ème. Avec des conséquences qui s’étendent jusqu’à aujourd’hui. Des Suisses – ou plutôt des citoyens issus des cantons et villes qui formeront la Suisse moderne, qui n’existait pas en tant que telle avant 1848 – ont été impliqués dans l’ensemble des activités liées à la traite atlantique. » (Zurkinden, 2020).

Le commerce triangulaire
« Des navires occidentaux échangeaient en Afrique des marchandises contre des esclaves, les transféraient en Amérique en échange de sucre, café, cacao, indigo et tabac qu’ils ramenaient enfin en Europe pour les transformer. Ce système a permis le développement économique européen des 18ème et 19ème siècles et la révolution industrielle. » (Swissinfo, 2008).

Participation helvétique au commerce des esclaves
« Cette dernière a pris des formes multiples : financement du commerce triangulaire ; investissement dans des plantations ; production des marchandises – notamment les indiennes – échangées contre des esclaves ; envoi de mercenaires pour contrôler les esclaves ou mater des rébellions ; contribution à la formulation d’une idéologie raciste justifiant ces pratiques.

Le pan le plus important de la participation helvétique à l’entreprise négrière a été la possession de plantations exploitant le travail forcé des esclaves. Dans le Suriname, en Guyane et à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), on comptait 120 à 130 domaines en mains helvétiques. » (Zurkinden, 2020).

« Des particuliers et des organismes publics ou semi-publics suisses auraient participé à la déportation et à l’exploitation de 180 000 esclaves. De 1720 à 1800, la consommation de cacao de la Suisse a augmenté de 1 000 à 55 000 kg. » (Swissinfo, 2008).

Durée et ampleur de la participation helvétique au commerce des esclaves
« Le premier Confédéré à s’impliquer dans la Traite des Noirs est un citoyen Saint-Gallois, Hieronymus Sailer. Au service de la compagnie des Welser d’Augsbourg, il signe en 1528 un contrat avec le roi espagnol, s’engageant à exporter 4 000 esclaves vers le Nouveau-Monde.

En 1874, la dernière plantation en mains helvétiques est vendue au Brésil. L’historien, Bouda Etemad a calculé que 172 000 esclaves ont été transportés sur l’Atlantique avec un financement suisse. Cela représente 1.5% de la totalité de ce commerce honteux. » Selon Hans Fässler, historien, professeur et auteur de l’ouvrage Une Suisse esclavagiste, « en y ajoutant les plantations helvétiques exploitant des esclaves, le commerce avec les denrées coloniales réalisé depuis notre pays ainsi que la contribution militaire à la répression des esclaves, je suis arrivé à la conclusion que la Suisse a été responsable de 2% à 3% de l’esclavage transatlantique. C’est un pourcentage significatif, si on le met en relation avec la population réduite de notre pays. » (Zurkinden, 2020).

Impact sur le développement économique de la Suisse
« Les retombées de ce trafic ont été importantes. D’une part, de grandes familles se sont enrichies grâce à ce commerce honteux : Alfred Escher, industriel, homme politique zurichois de premier plan et fondateur de la banque Credit Suisse, a hérité de son père une fortune construite en partie sur le travail esclave pratiqué dans une plantation cubaine. On peut aussi citer les familles de Pury, de Meuron et de Pourtalès à Neuchâtel, la ville la plus impliquée dans la traite négrière ; les Burkhard à Bâle, les Zellweger à Trogen, etc. » (Zurkinden, 2020).

Hans Fässler a recensé entre 300 et 400 familles impliquées dans la traite négrière, qui leur a permis de développer leurs richesses ainsi que leurs réseaux.

« Autre élément important : le développement du secteur textile a lancé l’industrialisation dans notre pays. Or sans le coton récolté par la main-d’œuvre esclave dans les colonies américaines, cette industrie n’aurait pas vu le jour. Les indiennes, ces tissus de coton avec des motifs imprimés en couleur, figurent parmi les marchandises souvent échangées contre des esclaves. Or 80% des indiennes exportées depuis les ports des pays voisins étaient produites par des compagnies suisses. Nombre d’industries produisaient ces tissus à Neuchâtel, Genève, Bienne ou Glaris. » (Zurkinden, 2020).

Mouvement contre l’esclavage en Suisse
« Le mouvement abolitionniste était aussi présent en Suisse. Le Groupe de Coppet, réunissant des écrivains autour de Germaine de Staël (voir Personnages suisses et non suisses), en a été un des principaux acteurs au début du 19ème siècle. À la fin du 18ème, des maisons d’édition neuchâteloises, comme par exemple la Société typographique de Neuchâtel, ont produit des livres abolitionnistes. Des religieux se sont aussi engagés dans ce combat.

Notre pays n’a cependant pas connu de véritable mouvement populaire contre l’esclavage, contrairement à certains pays voisins où une partie de la population a boycotté le sucre produit par les esclaves et où des pétitions ont récolté des centaines de milliers de signatures en faveur de l’abolition.

En 1864, le Conseil fédéral s’est opposé à un député de Schaffhouse demandant qu’on pénalise les Suisses qui possédaient des esclaves au Brésil. » (Zurkinden, 2020).

« Après la Première Guerre mondiale, la Suisse a signé des accords internationaux contre l’esclavage. En 1926, elle a ratifié la convention de la Société des Nations relative à l’esclavage. En 1956, en 1974 et par la suite, elle a renouvelé son engagement international contre l’esclavage. » (L’Assemblée fédérale – Le Parlement suisse, 2018).

Idéologues suisses de la traite négrière
« Au 18ème siècle, le mouvement antiabolitionniste a gagné en force. Les partisans de l’esclavage se sont alors défendus en définissant les Noirs comme des êtres inférieurs, ou d’une race différente.

Le naturaliste et glaciologue Louis Agassiz (1807­-1873), né à Môtier (aujourd’hui Haut-Vully, dans le canton de Fribourg), a été une figure importante de ce racisme « scientifique ». Après avoir émigré aux États-Unis, il y a développé une théorie selon laquelle les personnes de couleur formeraient une race inférieure, incapable d’accéder à la culture et apte seulement aux travaux simples. Cette théorie, très appréciée par les esclavagistes américains, a aussi influencé l’hygiène raciale des nazis ainsi que des activistes du Ku-Klux-Klan. En 2018, la Ville de Neuchâtel a débaptisé l’Espace Louis-Agassiz et lui a donné le nom de Tilo Frey, pionnière de l’émancipation des femmes et des minorités en Suisse. Dans les Alpes bernoises, une montagne continue cependant à s’appeler le Pic Agassiz.

De nombreux intellectuels helvétiques ont théorisé le racisme. On peut citer notamment le théologien et physionomiste zurichois Johann Lavater (1741­-1801), selon lequel l’angle facial vertical de la civilisation blanche serait un signe de sa supériorité ; ou le genevois Adolphe Pictet (1799-1875) grand exposant de la supériorité de la race indo-européenne. » (Zurkinden, 2020).

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