Vin – Vignoble :
« Depuis 3 décennies, les vignobles et les vins suisses connaissent des mutations profondes. Ce pays, autrefois réputé pour ses blancs, produit depuis 15 ans une majorité de vin rouge. Des dizaines de cépages oubliés ou inconnus ont fait leur apparition sur tout le territoire. AOC, méthodes agronomiques, techniques œnologiques : tout a changé remarquablement vite. » (Swiss Wine, s. d. b).
- Un vignoble alpin
« Épine dorsale de l’Europe, les Alpes couvrent 61% du territoire helvétique. Outre la pente, que les vignerons ont appris à dompter en réalisant des terrasses, le climat, le régime des vents et l’exposition au soleil sont des éléments essentiels dans le développement des vignobles de montagnes. Si l’absence de soleil constitue un facteur rédhibitoire, ce n’est pas le cas de l’aridité que l’on peut atténuer en installant un système d’irrigation, qui est autorisé en Suisse. Enfin, le terme de vignoble alpin regroupe des types de sols très différents. Des parcelles très peu profondes où seuls quelques dizaines de centimètres de terre séparent la surface de la roche-mère peuvent voisiner avec des sols profonds de lœss, du sable amené par le vent, de plusieurs mètres d’épaisseur. Sans oublier les éboulis ou les cônes de déjection, un dôme formé par les sédiments charriés par un torrent, à l’image de celui de Chamoson. Sur cette grande variété de profils, les producteurs suisses cultivent une palette très étendue de cépages contribuant ainsi à la diversité caractéristique du vignoble helvétique. » (Swiss Wine, s. d. b).
Les vignes sont relativement hautes en altitude, entre 270 m au Tessin et 1 100 m en Valais. Les températures moyennes se situent entre 9 degrés en Suisse alémanique et 12 degrés au Tessin.
- L’influence des lacs
« Tous les grands lacs de Suisse accueillent sur leurs rives des vignobles qui profitent de la présence régulatrice de ces grandes masses d’eau. Réverbérant le soleil en été et offrant une protection contre le gel en hiver, ils offrent aussi un cadre grandiose aux vignobles helvétiques. » (Swiss Wine, s. d. b).
Châteaux viticoles suisses
Lorsqu’on retrouve les termes « Château », « Schloss » ou « Castello » sur une étiquette de vin, cela implique que le vin en question a un lien direct avec le bâtiment désigné comme château. Forteresse médiévale, palais de l’époque moderne, maisons de maîtres du 18ème siècle ou manoirs aristocratiques, voici quelques icônes emblématiques du vignoble helvétique :
- Genève : Château des Bois, Château du Crest,
- Neuchâtel : Château d’Auvernier, Château de Boudry
- Vaud : Château de Vufflens, Château d’Aigle
- Valais : Château de Villa, Château de Ravire
- Tessin : Castello di Morcote, Castello Luigi
- Suisse alémanique : Schloss Reichenau, Schloss Salenegg
Les familles de cépages
Le petit vignoble helvétique (15 000 hectares) affiche une diversité variétale unique avec 252 cépages recensés par les statistiques officielles.
« Un cépage est, selon le Dr Vouillamoz, généticien de la vigne de renommée internationale, l’ensemble des clones qui sont différenciés par multiplication végétative à partir d’une seule plante initiale, elle-même issue d’un seul pépin généré par 2 cépages parents ». Il précise sa pensée en donnant un exemple parlant. Pinot Noir, Pinot Gris, Pinot Meunier et Pinot Blanc sont considérés par beaucoup de professionnels comme des variétés différentes, alors que d’un point de vue génétique il s’agit de clones différents d’un même cépage.
Les estimations du nombre de cépages existants dans le monde varient entre 5 000 et 10 000. En Suisse, pays qui totalise à peine 0.2% du vignoble mondial, pas moins de 252 cépages dont 168 admis dans l’une ou l’autre AOC cantonale sont répertoriés par les statistiques fédérales, répartis en 3 familles. » (Swiss Wine, s. d. b).
Les indigènes
« Cette première famille comprend « les cépages traditionnels qui possèdent un lien étroit et souvent exclusif avec la Suisse. À l’exception du Chasselas, répandu dans toutes les régions de Suisse francophone ainsi que dans divers vignobles d’Allemagne et de France, ces spécialités sont en général limitées à un seul canton : le Tessin pour la Bondola ou le Valais pour le Cornalin ou l’Amigne. » (Swiss Wine, s. d. b).
Les importés
« Pinot Noir, Gamay, Merlot et les autres étrangers bien intégrés occupent désormais la grande majorité du vignoble helvétique. Présents pour certains depuis plusieurs siècles, ces cépages connus dans le monde entier ont été les grands gagnants du réencépagement qui a suivi la crise phylloxérique. Même s’ils ont fait un peu de place aux cépages indigènes, ces variétés importées demeurent encore largement majoritaires. » (Swiss Wine, s. d. b).
Les créations
Cette troisième famille réunit les croisements entre 2 variétés de Vitis vinifera. Créés par l’homme, ces croisements sont effectués afin d’obtenir des variétés plus colorées ou offrant des arômes mieux adaptées au marché. Elle regroupe aussi les hybrides qui, grâce à un ancêtre d’une autre espèce de Vitis, intègrent dans leur ADN des gènes de résistance aux maladies cryptogamiques.
Labels suisses
Encore minoritaire, l’agriculture biologique connaît depuis quelques années une progression soutenue :
- «
Vinatura: Label de l’association Vitiswiss, il garantit que l’exploitant respecte les principaux fondamentaux du développement durable. Bourgeon: Label de Bio Suisse, il garantit une production sans pesticide de synthèse, ni utilisation d’engrais chimiques. En 2018, près de 5% du vignoble helvétique était certifié en agriculture biologique ou en cours de reconversion.Demeter: Label de l’agriculture biodynamique, il implique que l’exploitant respecte au préalable les contraintes de l’agriculture biologique. » (Swiss Wine, s. d. a).
La Suisse viticole en chiffres
- Surfaces
14 934 ha en 1997
14 748 ha en 2017
- Production
103 millions d’hl en 1997
117 millions d’hl en 2016
- Répartition des surfaces viticoles selon les cantons
Valais : 33%
Vaud : 26%
Genève : 10%
Tessin : 7%
Neuchâtel : 4%
Grisons : 3%
Zurich : 4%
Schaffhouse : 3%
Argovie : 3%
Thurgovie : 2%
Autres : 5%
- Répartitions entre les régions linguistiques en 2017
Suisse romande : 10 992 ha, 49% de blanc
Suisse alémanique : 2 634 ha, 31% de blanc
Suisse italienne : 1 121 ha, 9% de blanc
- Consommation de vin
1997 : 117 millions de litres de vin suisse, 175 millions de litres de vin étranger
2017 : 87 millions de litres de vin suisse, 163 millions de litres de vin étranger
- Exportation des vins suisses
1997 : 539 000 l de vin rouge, 861 000 l de vin blanc
2017 : 818 000 l de vin rouge, 572 000 l de vin blanc
- Prix du vin suisse
« En moyenne, pour acheter une bouteille de vin moyenne en Suisse le prix est de 15 francs. Ce tarif étant une moyenne, il peut dégringoler jusqu’à 7 francs et s’élever jusqu’à 20 francs selon la période et la ville. Ce coût pour une bouteille de vin moyenne est supérieur au prix pratiqué dans des pays voisins. » (Combien-coute, s. d.).