Pharmacie :
« En Suisse, la pharmacie est considérée comme étant un commerce de détail, cependant spécialisé. La Constitution fédérale garantit la liberté économique et donc de concurrence, il n’y a ainsi aucune restriction quant au nombre de pharmacies selon le nombre d’habitants ou par mètre carré. Le propriétaire d’une pharmacie, contrairement à d’autres pays, n’est d’ailleurs pas obligé d’être pharmacien. Il peut même posséder plusieurs pharmacies. C’est également le cas des chaînes de pharmacies. Cependant, chaque pharmacie doit être gérée par un pharmacien, appelé pharmacien responsable » (Nguyen, 2017). « La Société Suisse des Pharmaciens, pharmaSuisse, est l’organisation faîtière des pharmaciens. Elle compte plus de 6 900 membres individuels et plus de 1 500 pharmacies affiliées sur les 1 800 pharmacies du pays » (Société Suisse des Pharmaciens, s. d.). « Parmi les non-membres, il y a notamment toutes les pharmacies Sun Store et quelques pharmacies Amavita » (Société Suisse des Pharmaciens, 2019).
Le pharmacien responsable ne peut être chargé que d’une pharmacie. « Il doit se munir d’une autorisation de pratique à titre indépendant, délivrée par le pharmacien cantonal, ainsi que du droit de se faire rembourser par les caisses maladies.
Les pharmaciens vendent en priorité des médicaments avec ou sans ordonnance, selon les listes de l’Office Fédéral de la Santé Publique (OFSP) : A, B, C, D, E. On peut également trouver des produits de droguerie ou des cosmétiques. Les médicaments sur les listes A et B ne peuvent être vendus que sur présentation d’une ordonnance médicale valable. Les médicaments de la liste A ne peuvent être renouvelés si cela n’est pas expressément mentionné sur l’ordonnance médicale. Les médicaments de la liste C peuvent être vendus sans ordonnance médicale, mais ne sont pas en vente libre. Les médicaments de la liste D peuvent être vendus en pharmacie et en droguerie. Les médicaments de la liste E peuvent être également vendus dans les commerces non spécialisés.
En ce qui concerne les médicaments prescrits sur ordonnance médicale, la généralité voudrait que celui qui prescrit ne dispense pas. Le but est d’éviter à celui qui prescrit de délivrer un médicament particulier plutôt qu’un autre, à des fins lucratives, sans tenir compte des bénéfices pour le patient. C’est la raison pour laquelle le médecin prescrit, mais les médicaments sont délivrés par le pharmacien. Cependant, il existe une particularité helvétique. En effet, les lois sanitaires étant cantonales, certains cantons permettent la dispensation médicale. C’est le cas des cantons de Bâle, Soleure, Lucerne, Obwald, Nidwald, Uri, Schwyz, Zoug, Glaris, Saint-Gall, Appenzell, Zürich, Thurgovie. La dispensation médicale est interdite dans les cantons suivants : Argovie, Jura, Neuchâtel, Vaud, Genève, Fribourg, Valais et Tessin. Il existe une situation mixte dans les cantons de Berne, de Schaffhouse et aux Grisons où certains cabinets médicaux peuvent dispenser, en raison de la distance de la pharmacie la plus proche du cabinet médical. Ceci, dans le but de permettre un accès rapide à la médication par le patient.
Le pharmacien est au centre d’un système de santé où il collabore notamment avec le médecin et les assurances maladies. En délivrant les médicaments sur ordonnance médicale, il fait en quelque sorte crédit aux assurances qui lui payeront dans 1 ou 3 mois, après vérification par la caisse maladie. Ceci est le cas pour la plupart des caisses maladies, appelée Tiers Payant. Si le patient a opté pour une assurance Tiers Garant, il devra d’abord payer ses médicaments à la pharmacie, puis se faire rembourser par sa caisse maladie en envoyant son ordonnance et le ticket de caisse. C’est le cas d’Assura, d’Intras, de Supra, de Compact, de Sanagate, de Maxi.ch et de Simplon.
Pour les médicaments délivrés sur ordonnance médicale, il existe une liste édictée par l’OFSP. Les médicaments prescrits remboursés par les caisses maladie font partie de la Liste des Spécialités (LS), les autres font partie des Hors Listes (HL) et ne pourront être remboursés que si le patient a contracté une assurance complémentaire.
Actuellement, les pharmacies ne vendent plus seulement des médicaments, mais peuvent également, après formations adéquates, proposer des prestations pharmaceutiques, comme l’entretien de polymédication, la vaccination, le Cardiotest, le Netcare, etc. » (Nguyen, 2017).