Intelligence artificielle :
« Ces dernières années, l’Intelligence Artificielle (IA) s’est fortement développée et ses applications se sont multipliées. En 2018, conscient de cette évolution, le Conseil fédéral a fait de l’IA une thématique centrale de sa stratégie « Suisse numérique » et a mis sur pied un groupe de travail interdépartemental placé sous la direction du Secrétariat d’État à la Formation, à la Recherche et à l’Innovation (SEFRI). Dans son rapport publié en décembre 2019, ce groupe de travail est parvenu à la conclusion que la Suisse était dans l’ensemble bien positionnée pour répondre aux défis de l’IA. Il a élaboré en 2020 des lignes directrices sur l’utilisation de l’IA au sein de l’administration fédérale. » (Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation SEFRI, s. d. a).
L’IA, en tant que technologie de base, est une composante majeure de la numérisation en marche. Elle s’applique à de nombreux domaines et possède un réel potentiel de croissance et d’innovation. Cependant, les défis restent énormes au vu du rythme de développement et du potentiel considérable des technologies reposant sur l’IA. Ces défis ont été identifiés par l’administration fédérale et les offices compétents ont engagé de nombreuses mesures afin d’y faire face.
Plan d’action 2019-2020
Afin que la Suisse garde sa place parmi les pays les plus performants en matière de développement et d’utilisation des technologies numériques, il est important qu’elle renforce ses compétences dans les domaines de la formation et de la recherche. Le Département fédéral de l’Économie, de la Formation et de la Recherche (DEFR) s’est penché sur les défis que représente le tournant numérique pour la formation et la recherche en Suisse et a mis sur pied un plan d’action pour 2019-2020. Des mesures concrètes ont été mises en place dans 8 champs d’action différents.
- Champs d’action dans le domaine de la formation
« Afin de garantir que le système de formation suisse s’adapte correctement à l’évolution numérique, il est nécessaire d’agir au niveau des individus, des institutions de formation et du système de formation.
Champ d’action 1 : Amélioration des compétences numériques
Le système éducatif, de l’école obligatoire au secondaire II, doit permettre aux jeunes d’acquérir les compétences numériques nécessaires pour vivre dans une société et un monde du travail de plus en plus numérisés. Dans ce but, la Confédération s’engage notamment en faveur d’un renforcement marqué de l’informatique dans les gymnases.
Champ d’action 2 : Utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans l’enseignement et dans l’apprentissage.
Diverses offres sont prévues pour promouvoir les compétences numériques et la transmission du savoir des enseignants et des directions des écoles du secondaire II.
Champ d’action 3 : Adaptation rapide du système éducatif aux exigences du marché
Le plan d’action prévoit, entre autres, un renforcement de l’encouragement des disciplines MINT (Mathématiques, Informatique, sciences Naturelles, Technique) et de la formation continue.
Champ d’action 4 : Coordination et communication en matière de formation
Une coordination des stratégies et des mesures orientée vers l’ensemble du système et englobant tous les degrés d’enseignement est plus qu’importante, raison pour laquelle la coordination systémique et la communication dans le cadre de la coopération en matière de formation doivent être renforcées.
- Champs d’action dans le domaine des hautes écoles, de la recherche et de l’innovation
Champ d’action 5 : Renforcement de la qualification de la relève (compétences numériques)
L’avancée rapide de la numérisation place les hautes écoles face à des défis importants concernant les infrastructures d’information scientifiques, l’évolution constante des contenus et des formes d’enseignement et d’apprentissage dans toutes les disciplines.
Champ d’action 6 : Consolidation de la recherche interdisciplinaire sur les conséquences du tournant numérique pour l’économie et la société suisses
La numérisation touche et transforme également de nombreux autres aspects de notre société et de notre économie. C’est pourquoi la recherche sur les questions sociétales, juridiques et politiques en matière de numérisation revêt une importance capitale.
Champ d’action 7 : Renforcement des compétences dans la recherche fondamentale
Le développement des compétences doit se concentrer principalement sur les fonctions transversales de la numérisation et, en tant que recherche fondamentale, étendre et garantir la création de savoir par-delà les disciplines en vue de nouvelles utilisations.
Champ d’action 8 : Encouragement de l’innovation : accélération du transfert de savoir
L’avancée de la numérisation dans l’industrie («industrie 4.0») pose des défis particuliers à bon nombre d’entreprises industrielles et surtout aux PME dans le domaine des nouvelles technologies de fabrication, plus fortement liées au numérique. Le développement de ce type de technologies de fabrication exige non seulement une collaboration trans et interdisciplinaire intense entre les spécialistes de différentes disciplines, mais également une collaboration directe avec l’industrie. » (Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation SEFRI, s. d. b).
Lignes directrices de l’administration fédérale
Le SEFRI a mis en place, en collaboration avec le groupe de travail sur l’IA, 7 lignes directrices afin de garantir une politique cohérente en matière d’IA entre tous les domaines de travail de l’administration fédérale. En novembre 2020, Conseil fédéral a donné son accord concernant les 7 lignes directrices. « Elles fournissent un cadre d’orientation général à l’administration fédérale et aux organes chargés de tâches administratives de la Confédération et s’appliquent plus spécifiquement dans les contextes suivants :
- élaboration de stratégies sectorielles en matière d’IA ;
- introduction ou adaptation de réglementations spécifiques dans tous les domaines d’application sectoriels ;
- développement et utilisation de systèmes d’IA au sein de la Confédération ;
- participation à l’élaboration de la réglementation internationale sur l’IA.
Les lignes directrices s’inspirent très largement des conclusions de débats menés aux échelons national et international. Leur élaboration marque l’achèvement du mandat du groupe de travail interdépartemental « Intelligence artificielle », qui est donc dissous par décision du Conseil fédéral. » (Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation SEFRI, s. d. a).
Suisse numérique
« La stratégie « Suisse numérique » fixe les lignes directrices régissant l’action de l’État et indique comment et dans quels domaines les autorités, l’économie, les milieux scientifiques, la société civile et les acteurs politiques doivent collaborer afin que la Suisse puisse tirer pleinement profit de ce processus de transformation. De 1998 à 2020, la Direction opérationnelle Suisse numérique, qui fait partie de l’Office Fédéral de la COMmunication (OFCOM), s’est occupée du développement et de la mise en œuvre de la stratégie « Suisse numérique ». » (Office fédéral de la communication OFCOM, 2021).
La Suisse et la stratégie numérique de l’Union Européenne (UE)
« Le 19 février 2020, la Commission européenne a présenté sa nouvelle stratégie numérique « Une Europe adaptée à l’ère numérique ». Cette stratégie comprend plus de 30 mesures différentes, notamment de nouvelles propositions de réglementation telles que le Digital Markets Act, le Digital Services Act ou un projet de règlement sur l’IA. Ces projets de loi, plans d’action et initiatives n’en sont encore qu’à un stade préliminaire, mais déjà se pose la question des conséquences sur l’économie, les entreprises et les consommateurs suisses. Dans le cadre de la Stratégie « Suisse numérique » de septembre 2020, le Conseil fédéral a chargé l’OFCOM d’assurer un suivi régulier des conséquences de la stratégie numérique de l’UE sur la Suisse. Ce suivi est effectué en collaboration avec le Département Fédéral des Affaires Étrangères (DFAE) et tous les services fédéraux concernés. » (OFCOM, 2021).