Helvète :
Les helvètes sont supposés avoir été les premiers habitants de ce qui deviendra par la suite la Suisse. Plusieurs tribus constituent ce peuple celtique.
« La connaissance des Helvètes protohistoriques, peuple celtique, repose sur les textes de l’Antiquité, sur de rarissimes témoignages épigraphiques et sur les données de l’archéologie. Leur confrontation requiert la plus grande prudence » (Kaenel, 2008). La principale source concernant les Helvètes est « Guerres de Gaule » de Jules César.
« Vers l’an 500 avant J.-C., les Helvètes occupent donc tout le plateau suisse, de Nyon à la Limmat. Leur principale bourgade, nom à ce moment-là : Lousanna (Vidy), Eburodunum (Yverdon), Minnodunum (Moudon), Noviodunum (Nyon), Vibiscus (Vevey).
Le territoire helvète, qui, aux dires du chef militaire et historiographe romain Jules César, possédait 12 villes et 400 villages, était réparti entre 4 tribus dont les Turingiens ; leurs guerriers constituaient des corps d’armée distincts. Ces 4 tribus étaient fédérées, et leurs chefs se rencontraient périodiquement et prenaient les décisions intéressant l’ensemble de la nation. C’était comme une préfiguration de la structure fédérative essentielle à la Suisse moderne.
La société helvète comportait des nobles, des hommes libres, du menu peuple (plèbe) et des esclaves. Le peuple n’était pas composé seulement d’agriculteurs, de bergers et de guerriers, comme on le représente souvent ; les Helvètes étaient aussi des artisans et commerçants. Ils savaient la valeur de l’or, qu’ils extrayaient de leurs rivières pour le façonner en monnaie. Les voies fluviales les mettaient en relations d’affaires avec la Gaule et l’Italie, et pour l’écriture, ils étaient allés emprunter leur alphabet aux Grecs. Leur organisation politique et leur religion druidique les unissaient à la grande fédération des peuples gaulois » (Valeur Suisse Institut, 2019).
« Le nom de la nation celtique des Helvètes, sans doute grâce à César et à l’épopée de 58 av. J.-C., sera utilisé comme synonyme de « suisse » » (Kaenel, 2008). Cette appellation ne tient pas compte des « autres peuples qui habitaient sur le territoire de la Suisse actuelle, Allobroges à Genève, Rauraques à Bâle, Nantuates, Véragres, Sédunes et Ubères de la vallée du Rhône, Lépontiens du Tessin, Rhètes des Grisons, ainsi que d’autres dont on ne sait quasi rien, oubliés ou disparus » (Kaenel, 2008).
Le mot en lui-même pourrait trouver ses origines dans la racine gauloise « elv » qui signifie nombreux associé au suffixe « etii » qui signifie territoire. L’utilisation de l’abréviation CH pour parler de la Suisse vient des mots Confédération Helvétique.