Gel hydroalcoolique :
Inventé à l’Hôpital Cantonal de Fribourg en 1975 par William Griffiths puis développé par Didier Pittet vers 1995.
« Il a été formulé dans les années 1970 par William Griffiths, alors pharmacien à l’Hôpital Cantonal de Fribourg. La solution a été ensuite développée et démocratisée par Didier Pittet, infectiologue aux Hôpitaux Universitaires de Genève. L’équipe de Didier Pittet a décidé de renoncer aux droits de propriété intellectuelle et de donner la formule chimique de la solution à l’OMS afin d’éviter toute spéculation abusive de la part d’entreprises privées. En conséquence, n’importe qui aujourd’hui peut fabriquer du gel hydro-alcoolique. Certains pays produisent localement les stocks dont ils ont besoin à partir de matières premières comme la canne à sucre, le manioc ou la noix. » (GGBa, 2020).
« En pleine crise du Covid-19, dans une Suisse qui semblait si bien préparée à faire face à une pandémie, les pénuries ont fait rage: masques, tests diagnostiques, solutions désinfectantes, etc… La Suisse a subi de plein fouet le manque d’approvisionnement et l’augmentation des prix des produits en carence. Il s’avère que la Confédération s’est privée de trois mois d’indépendance en éthanol, en liquidant sa Régie fédérale des alcools (RFA), et avec elle 10 000 tonnes d’alcool pur, stockées en cas de besoin impérieux.
A l’été 2018, à la suite d’une révision partielle de la loi sur les alcools, la RFA est dissoute. Dans la foulée, elle reçoit le mandat de privatiser Alcosuisse, son centre de profit responsable de l’importation et du stockage de l’éthanol. C’est la société bernoise Thommen-Furler AG qui rachète Alcosuisse et avec elle la réserve de 10 000 tonnes d’alcool pur.
En 2019, dès la libéralisation effective du marché et la disparition successive des quatre centres de stockages d’éthanol de Daillens (VD), Delémont (JU), Romanshorn (TG) et Schachen (AG), cette quantité massive d’alcool est remise sur le marché par Alcosuisse et vendue.
Pourtant Alcosuisse, qui est encore aujourd’hui le principal pourvoyeur d’éthanol du pays, avait essayé de préserver le stock. «A l’époque, nous avions lutté pour la conservation de ces réserves obligatoires, en vain», déplore Florian Kreps, le directeur actuel, qui ajoute: «Grace à une évaluation du marché, nous avions pris de nous-mêmes l’initiative d’en sauvegarder 4 000 tonnes, ce qui nous a au moins permis de faire face au début de la crise.» » (Almosnino, 2020).